La vannerie à Marrakech.
La Vannerie, l’art ancestral du tressage.
Toutes les pièces en vannerie ne se valent pas. Croyez en mon expérience et mon premier panier acheté à Marrakech, qui dès sa première utilisation au marché n’avait plus de fond. Mais avec les années, j’ai appris. Tout ce qui est beau n’est pas d’or. 11 ans au Maroc m’ont appris à savoir faire la différence. Les bons artisans vanniers ne manquent pas à Marrakech, bien au contraire ils sont nombreux.
Aujourd’hui les touristes ne repartent pas de Marrakech sans un chapeau, un panier, une corbeille…. En Europe, tous les magazines de décoration vous parlent de la vannerie de Marrakech. Mais attention, la vannerie est un art, un savoir-faire. Seuls les connaisseurs très exigeants peuvent faire la différence entre un travail de vannerie parfait et un article un peu bâclé. Le non connaisseur, quant à lui n’y verra que du feu, car pour lui, le travail réalisé à la main est toujours parfait et gage de qualité…
Chaque artisan vannier, homme ou femme, doit maîtriser des techniques avant de pouvoir prétendre à confectionner une vannerie parfaite. Cela nécessite du temps et un savoir-faire indiscutable. Ces maîtrises assurent ainsi la qualité du tressage, mais aussi la solidité de l’article réalisé. La finition réside non seulement dans l’aspect esthétique mais aussi et surtout dans la qualité d’un travail bien fait.
Quelques conseils pour acheter de la vannerie au Maroc :
- Ne regardez pas uniquement le prix d’un article de vannerie. Certaines pièces proposées au Maroc ne sont pas chères, de plus vous serez très fier de les avoir négociées, marchandées mais à la fin le produit que vous aurez acheté ne vaudra pas le prix que vous l’aurez payé. N’oubliez pas cet adage « toute peine mérite salaire ». L’artisan qui a passé du temps à la conception d’une pièce à la main au Maroc comme ailleurs doit être dédommagé correctement pour son savoir-faire et son travail de qualité. Donc forcément le panier que vous ramènerez en l’ayant payé « trois francs six sous » ne tiendra pas et vous regretterez votre achat. Un travail soigné nécessite du temps donc apprenez à reconnaitre un travail artisanal et faites vous plaisir en l’achetant car vous ne serez jamais déçu et vous aurez à votre niveau contribué à la sauvegarde d’un savoir-faire traditionnel.
- Souvent vous vous laissez envouter pas quelques pompons et autres strass rajoutés à la va vite sur une pièce de vannerie. C’est la mode et ses codes ! mais en aucun cas des produits artisanaux qui vous seront proposés. Bien évidemment les marchands sont comme vous, ils suivent les tendances, lisent les magazines de mode et de décoration et savent vous proposer les articles qui vont vous plaire. Mais malheureusement, seul l’esthétique du produit est travaillé au détriment de la qualité de celui-ci. « Un acheteur averti en vaut deux » à vous de voir si vous préférez acheter du haut de gamme ou pas, une pièce unique ou pas !
Un peu d’histoire :
L’artisanat de la vannerie au Maroc remonte à la nuit des temps. Certains disent que c’est le plus vieux métier du Monde. A Marrakech, le métier de la vannerie fait partie de l’artisanat local. Les artisans fabriquent à la main, à partir de matières naturelles végétales des articles en osier ou en feuilles de palmiers… Les matériaux sont ramassés au printemps, mis à sécher sur les toits plats durant l’été et travaillés pendant l’hiver. Donc ça demande du temps…
Auparavant, les réalisations servaient uniquement à la vie quotidienne des Marocains. Notamment pour le transport avec le panier « Marrakchia » composé à partir de feuilles de palmier, le « couffa » Berbère qui installé sur le dos des ânes ou mulets transportait toute sorte d’objets dans les ruelles étroites de la médina.
Aujourd’hui tous les touristes craquent pour ces réalisations exposées dans le souk de Marrakech : paniers, tête de lit, set de tables, corbeilles pour la salle de bain, chapeaux, objets de décoration multiples, colorés ou de couleur naturelle. Contrairement à ce que vous pensez, tous ces objets ne sont pas majoritairement fabriqués dans la médina mais proviennent de fermes autour de Marrakech.
Le tressage un savoir-faire :
Il existe différentes techniques de tressage et chaque objet nécessite de nombreuses heures de travail à la main. Les plus utilisées pour l’art de la vannerie sont : le tissé, le spiralé cousu et le cordé.
- Le tissé. L’artisan vannier tisse en passant la matière un coup dessus, un coup dessous.
- La technique du spiralé cousu, l’artisan part du centre et la vannerie prend forme.
- La technique du cordé. Les matières utilisées sont travaillées à base d’une torsion ou d’une tresse. Ce procédé utilise souvent les matières les plus rigides, c’est un travail difficile physiquement, plutôt réalisé par les hommes.
A ce savoir-faire et ces techniques s’ajoutent également toute la créativité de l’artisan. Selon son inspiration, son humeur, son esprit créatif, son génie, il peut apporter aussi des techniques d’embellissement aux articles lors de leur fabrication. La technique du tissé mêlée à de la toile donne lieu à des décors de chevrons ou de lignes croisées. Pour la technique du spiralé cousu, les décors jouent en fonction de la façon de croiser ou de tisser les brins. Ce procédé est également celui du galonnage qui peut inclure dans ce travail manuel d’autres matières comme du cuir, du tissu ou une autre matière végétale. Enfin la technique du cordé permet aussi l’ajout de rubans ce cuir. Au Maroc, vous trouverez des décors, des styles différents de vannerie car elle est largement influencée par la région ou elle est fabriquée. L’artisan aussi fait souvent la différence d’un produit à un autre, ce qui en fait un produit unique. Les couleurs qui ornent les torsades sont pour les plus belles pièces obtenues à l’aide de pigments naturels.
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